C(h)at-Danse

Le Chat-danseur présent et absent à la fois, apparaissant, disparaissant.

Le Chat-danseur représente la part de l’intuition, du féminin et de l’animalité mais il matérialise aussi la pulsion et l’inconscient, la mystique.

Le mouvement et le déplacement du chat sont comparables à ceux du danseur. Les pas du chat et les pas du danseur évoquent le mystère et la liberté mais aussi une disponibilité pour les métamorphoses de l’âme, du corps et leurs mouvements. Une ouverture à la grâce féline.

Le chat est à la fois infiniment lointain et proche. Il symbolise la souplesse et l’affranchissement des formes. Un chat ne se dresse pas et ne nous caresse pas. Il se caresse à nous !

Son regard est capable de voir dans l’obscurité et son œil se modifie selon l’intensité de la lumière solaire, rappelant les phases de la lune. Pour cette raison, le chat est associé à la lune et à la nuit, donc aux symboles du féminin.

Voir dans la nuit ou dans l’obscurité évoque aussi la capacité de voir et d’entendre l’inconscient enfoui.

Le danseur lui symbolise un être en mesure de jouir d’une liberté de mouvement, de déplacement et de geste malgré ce qui le détermine. Il est parvenu à apprivoiser, sublimer et socialiser ses pulsions par et dans sa danse.

Et si nous envisagions le psychanalyste et l’analysant tels des Chats-danseurs se retrouvant puis se quittant au fil des séances, des semaines, des mois et des ans, au fil de leur danse à deux ?

Nous pourrions imaginer de quelle manière l’un et l’autre rencontrent aussi une énergie et des états émotionnels corporels et vocaux entrant en résonnance inconsciente et créant un dialogue non verbal. Une danse. Nous pourrions imaginer de quelle manière ils s’ajustent et s’accordent l’un à l’autre et entendent leurs voix respectives, leurs grains, leurs timbres, leurs rythmes, leurs musiques.

De quelle manière ils perçoivent leurs souffles, leurs changements de positions, leurs tonus corporels, leurs humeurs. Toute une gestuelle, qui souvent échappe à l’un et l’autre (un peu moins à l’analyste si il y est sensible et attentif), accompagne et chorégraphie la parole, et dit aussi quelque chose du transfert en jeu.

La présence du corps est en fait rendue très importante par l’intimité et la proximité crée par le dispositif analytique. Ce dernier suppose une capacité d’abandon au corps de l’autre, une « attention flottante », proche de ce que l’on nomme la transe chez les Chats-danseurs.

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